La bonne résolution 2021 du lycée Pape Clément :

l’installation de distributeurs de protections périodiques gratuites.

Projet porté par Aurélia Pinon, élue du CVL, des distributeurs de protections périodiques gratuites seront mis en place dès janvier 2021. Ils seront installés dans 3 sanitaires du lycée afin de mieux lutter contre la précarité menstruelle.

C’est officiel depuis le 25 novembre 2020: des distributeurs de protections périodiques vont être installés au lycée. Ce projet était en préparation depuis 2 ans et a pu alors être présenté le 24 novembre 2020 au Jury de l’Appel à projets de la ville de Pessac « PEPITE ». L’installation de distributeurs a été validée par la mairie et a même reçu le Coup de cœur du jury. Un budget de 765 euros a ainsi pu être débloqué et une campagne de communication sera menée. Ces distributeurs seront fournis par l’entreprise Marguerite and Cie, spécialisée dans les protections BIO. Le matériel devrait être reçu et installé au lycée dès le 11 janvier 2021 dans les sanitaires des bâtiments A, B et C.

La mise en place de distributeurs ou de collectes de protections périodiques dans les établissements scolaires pour lutter contre la précarité menstruelle reste une action rare en France : seule une poignée d’établissements parisiens et lillois ont franchi le cap. 

La précarité menstruelle en chiffres…

La précarité menstruelle, un problème de santé publique

La précarité menstruelle touche des femmes, des jeunes filles, mais aussi des hommes transgenres ou certaines personnes non-binaires, sans abris ou encore détenues, qui ne peuvent par manque de moyens financiers s’acheter des protections périodiques. Ces personnes sont contraintes d’improviser des protections périodiques avec des journaux, des chaussettes, des bouteilles plastiques, etc… Le risque d’infection grave est alors démultiplié. 

Le manque de protections périodiques a des conséquences psychologiques comme la honte, la gêne, la perte de confiance en soi. Selon une étude réalisée par l’IFOP, 15% des femmes bénéficiaires d’associations ne peuvent pas se rendre à un entretien d’embauche en raison de la précarité menstruelle et 17% d’entre elles renoncent à sortir. La précarité menstruelle est un facteur d’exclusion sociale. Pour briser ce tabou, en 2014 une ONG allemande a initié une Journée mondiale de l’hygiène menstruelle qui a lieu depuis chaque année le 28 mai.

Les protections périodiques, un produit de première nécessité 

Les dépenses en hygiène menstruelle peuvent représenter jusqu’à 5% du budget d’une femme. Les règles coûtent environ 10 euros par mois, et ce coût peut aller de 4000 à 21 000 euros dans une vie (selon différentes études de différentes situations). Les règles coûtent cher. 

En janvier 2016, la suppression de la « taxe tampon » est votée.  C’est une baisse de la TVA sur les serviettes hygiéniques et tampons à 5,5 % alors que ces produits étaient taxés comme les produits de luxe à 20%. Le Gouvernement français a annoncé en 2020 l’expérimentation de la gratuité des protections hygiéniques dans plusieurs lieux collectifs. 

Cependant, l’élève modèle de l’Europe en matière de lutte contre la précarité menstruelle est l’Ecosse. Elle est en effet le premier pays du monde à accorder la gratuité totale des protections périodiques aux étudiants en 2018. Mais plus encore, le 24 novembre 2020, les députés écossais ont voté une Loi permettant un accès gratuit aux protections périodiques afin de lutter contre la précarité menstruelle dans les écoles, les universités, les bâtiments publics, les lieux de travail, etc… malgré un coût estimé à plus de 10,9 millions d’euros. 

Une collecte imminente

L’installation de ces distributeurs ne sera peut-être pas la seule action du lycée pour lutter contre la précarité menstruelle : une élue du CVL prévoit de présenter le projet d’une collecte de protections périodiques dans le lycée à destination des femmes dans le besoin par le biais de l’association « Règles élémentaires ».

L. K.