La direction régionale de la SNCF en Nouvelle-Aquitaine a présenté son bilan de l’année 2020 et ses perspectives pour l’année 2021, qui se veulent optimistes et engagées dans sa mission de service public.

Un réseau impacté par la crise sanitaire à la reconquête de ses clients

Impossible de parler du bilan sans évoquer la crise liée à la Covid-19 dont la SNCF a pâti. Hervé Lefevre, directeur régional TER Nouvelle-Aquitaine, explique que 40 plans de transports différents ont été mis en place, ce qui représente « 220 jours de circulation dans des conditions différentes de la normale ». Il est nécessaire de préciser que ces 220 jours incluent également les périodes de grève des cheminots.

Néanmoins, face aux baisses de fréquentation, de multiples offres commerciales ont été mises en place sur le réseau TER pour proposer des billets moins chers et attirer de nouveaux clients, comme le billet futé vendu à plus 250 000 exemplaires, le pass escapades vendu à plus de 54 000 exemplaires avec 4 700 enfants ayant bénéficié de la gratuité, et enfin le pass jeune TER de France vendu à hauteur de 9 600 exemplaires. Le réseau TER peut se vanter de 95% de clients satisfaits.

Du côté des grandes lignes, outre l’échange ou l’annulation gratuite des billets de train, un effort a été fait pour proposer plus de petits prix « pour permettre au plus grand nombre de voyager », avec déjà des résultats : une augmentation de voyageurs entre Paris et la région Nouvelle-Aquitaine.

Un réseau engagé dans le développement durable

La SNCF ne se cache pas de rappeler qu’un voyage en train émet 50 fois moins de gaz à effet de serre qu’en voiture. Dans un contexte de réduction du trafic aérien intérieur, la SNCF a lancé, en partenariat avec Air France, une offre « TGV + Air », qui permet pour les clients d’Air France de relier l’aéroport d’Orly à Bordeaux en TGV et en taxi, avec à la clef l’assurance d’une correspondance pour arriver à destination, en cas de retard du TGV et/ou de l’avion.

Un voyage en train émet 50 fois moins de gaz à effet de serre qu’un voyage en voiture.

SNCF, rapport d’activité 2020

Du côté TER, outre 46 trains qui circulent en plus chaque semaine et une future augmentation drastique du nombre de trains via la démarche « Optim’TER », la SNCF lance le projet « Planeter » avec trois objectifs : réduire les émissions annuelles de CO2 de 11 000 tonnes, baisser de 27% l’empreinte-carbone des passagers, et enfin éviter d’émettre 25 700 tonnes de CO2 en convainquant les automobilistes de prendre le TER. Cela se concrétisera par des trains à batteries sur des lignes non-électrifiées et des trains hybrides, ajoutés à des trains roulant à l’hydrogène ou encore à des biocarburants).

De multiples obstacles au parfait développement du réseau

Néanmoins, la SNCF reste sujette à beaucoup d’obstacles qui nuisent à l’attractivité du train. Outre les fameux retards, les prochaines réformes sociales à venir, avec en première ligne la réforme des retraites, risquent de provoquer de nouvelles grèves des cheminots, qui creusent davantage la dette du groupe public et font chuter le nombre de passagers pendant ces périodes.

Malgré un investissement important pour la modernisation du réseau ferré – plus de 500 millions d’euros en Nouvelle-Aquitaine d’ici 2027 – le réseau ferroviaire français reste vieillissant, âgé en moyenne de 29 ans en 2019 contre 17 ans en Allemagne par exemple. Cette vétusté ralentit les trains et les rend moins compétitifs face à la voiture.

La gare de Bordeaux Saint Jean reste le centre du réseau régional. Crédits photos : wikipedia

Enfin, le réseau ferroviaire français reste l’un des moins circulés d’Europe avec 45 trains par kilomètre de ligne quotidiennement contre 54 pour les pays membres de l’IRG-rail – l’association européenne Independent Regulator’s Group-rail regroupant les régulateurs européens de 31 pays. Cela s’explique par des trains qui passent plus de temps au dépôt qu’à rouler.

Ce sont donc de nombreux enjeux à relever pour la SNCF en Nouvelle-Aquitaine pour faire du train « le moyen de transport préféré des Néo-Aquitains » et s’inscrire dans une démarche de réduction des gaz à effet de serre pour répondre à la crise climatique.

R.T.

Crédit photo mise en avant : wikipedia