La production du potager devient petit-à-petit conséquente. Crédits photo : R.T.

La fin de l’année scolaire 2020 – 2021 approchant, Le Pap’ dresse un bilan de l’action du Club Environnement, qui a à sa charge la gestion du jardin partagé. Entretien avec les coprésidents.

Même si cette année a été marquée par l’épidémie de coronavirus, elle aura été pour le Club Environnement riche en projets et en avancées pour permettre au jardin partagé, coin de verdure dans un lycée de béton et d’asphalte, d’engager sa mutation pour gagner en importance. Après avoir pris la température en mars dernier sur les premières avancées, Le Pap’ retourne dans ce lieu paisible pour se mettre à jour des derniers projets menés à l’heure des grands enjeux climatiques et environnementaux.

Un bilan très positif sur l’année 2020 – 2021 : de multiples actions au service de l’environnement

La coprésidente du club, Lucie G., souligne « un bilan assez positif ». « On a eu pas mal d’activité. Le fait que nous ayons été en distanciel la moitié de l’année [depuis le mois de novembre, NDLR] nous a permis d’y aller plus souvent que si nous étions allés en cours tout le temps » reconnaît-elle. « Nous avons fait plusieurs après-midis de jardinage et nous sommes allés voir plus régulièrement l’avancée des plantations. »

En parlant des plantations, le coprésident, Abel C., explique que « la culture progresse bien ». « Nous avons replanté et repiqué vendredi 28 mai beaucoup de semis, dont du melon et des tomates, ce qui fait que tout le carré potager va être occupé. Avec l’arrosage automatique, le potager est autonome. Nous avons une culture qui est censée être pérenne et qui pourra même survivre à l’été et être présente pour les prochaines années. »

La mare du jardin partagé s’engage dans une profonde mutation pour être plus agréable à regarder et plus riche en biodiversité. Crédits photo : R.T.

Les premiers résultats sont très encourageants, comme les fèves qui sont prêtes à être récoltées, ainsi que des topinambours, pommes de terre et artichauts qui se portent « à merveille ». La culture potagère dans son ensemble commence à beaucoup donner. Lucie explique que beaucoup d’achats ont pu être réalisés grâce au budget alloué au jardin partagé, au total 3 000 euros. « Nous n’avons pas utilisé tout le budget qui nous a été alloué, compte tenu du fait que nous n’avons pas pu mettre en place le projet d’éco-pâturage. Nous avons eu largement de quoi faire des courses, acheter de nouvelles plantes, acheter du matériel pour l’arrosage, pour la purification de la mare, pour la serre » reconnaît-elle.

    « C’est une belle mécanique qui se met en place. »

Abel C., coprésident du Club Environnement

Le jardin partagé s’est également doté d’un verger contenant un cerisier, un pêcher, un pommier et des pruniers « qui ont tous survécu, ou presque : nous avons un prunier qui est mort, mais ce n’est pas grave nous en avons d’autres (rires) » se réjouit le coprésident. Les arbres fruitiers ne donneront pas tout de suite, il faudra attendre quelques années pour avoir une petite production.

Quoi qu’il en soit, « c’est une belle mécanique qui se met en place » souligne Abel. Un des derniers projets de cette année sera de mettre en place « un potager en trou de serrure ». Inspiré de la permaculture, ce type de potager a un compost en son centre qui permet de l’alimenter en engrais, issu du compostage, de manière autonome « tout en favorisant la biodiversité dans le bac » ajoute-t-il. « Nous avons plein de choses à mettre dedans, pas d’inquiétude pour cela ! »

Un jardin de plus en plus agréable et une meilleure place pour la biodiversité : de nouvelles dynamiques au jardin partagé

La favorisation de la biodiversité reste un objectif à part entière du Club environnement, avec l’activité potagère. Certaines actions n’ont pas obtenu les effets escomptés, comme la mise en place d’abris pour les abeilles.

Un jardin doit aussi être un plaisir pour les yeux ! Des fleurs ont été plantées un peu partout dans ce vaste espace de verdure. Crédits photo : R.T.

En revanche, d’autres actions portent leurs fruits. « Nous avons acheté des graines à essaimer pour favoriser notamment l’arrivée des coccinelles. Cela fera une lutte totalement biologique contre les pucerons potagers. C’est une initiative positive car elle permet à la fois la biodiversité : pollinisateurs, diversité florale et végétale et s’inscrit dans cette optique de production maraîchère » explique le coprésident.

La mare profite également d’une mutation. Des iris d’eau ont été replantés pour avoir « une mare qui soit plus esthétique, qui tourne mieux, qui ait une meilleure circulation en oxygène ». Une petite fontaine à énergie solaire a également été achetée pour permettre un meilleur brassage de l’eau, une meilleure oxygénation favorisant la biodiversité. « Nous avons un équilibre qui est plus sain dans la mare et nous avons rajouté des nénuphars qui sont voués à se reproduire, à faire leur vie, et donc également ajouter une petite touche esthétique. »

« Avec un jardin esthétiquement plus attractif, nous allons attirer plus de monde. »

Abel C., coprésident du Club Environnement

L’amélioration du côté apparat du jardin reste un enjeu majeur pour ce mois de juin. « On améliore son côté instagramable » sourit Abel. Une arche a été achetée pour permettre à une glycine, qui « fait des fleurs magnifiques » de monter dessus, et un jasmin grimpera sur la serre. « J’ose espérer que nous aurons des résultats l’année prochaine. Certes, c’est moins utile, mais un jardin, c’est aussi un plaisir pour les yeux. C’est un endroit de sérénité et de calme et je pense qu’avec un jardin qui est esthétiquement attractif, nous allons attirer plus de monde. »

Des perspectives optimistes pour l’année 2021 – 2022 : vers un jardin durable ?

Attirer plus de monde reste primordial, à l’heure où une relève est nécessaire. Les coprésidents du club ainsi que la majeure partie de ses membres s’envoleront vers l’enseignement supérieur l’an prochain.

« Nous nous réunissons autour d’un idéal commun. »

Lucie G., coprésidente du club Environnement

« Nous avons deux repreneuses. Ce sont des élèves de seconde qui, je pense, seront cogérantes » explique Lucie. Elle ajoute qu’il « faudra reprendre l’activité du club, essayer de fédérer du monde parce que malheureusement cette année nous avons toujours eu les mêmes personnes et au final nous n’arrivons pas à nous faire plus connaître malgré une communication sur les réseaux sociaux. » Le coprésident ajoute que « c’est le dernier gros projet. En plus d’avoir une production qui survit l’année prochaine, il faut du monde pour la maintenir, la continuer, l’enrichir et faire vivre le projet à travers les années ». « Il faut profiter du jardin tant qu’il en est encore temps. Nous avons un super espace. Il y aura dans quelques années des travaux dans la zone. Nous ne savons pas si le jardin survivra » complète la coprésidente. « Il faudrait peut-être aussi l’an prochain faire du jardin un lieu plus convivial, avec plus de bancs. Nous avons déjà fait un banc avec des palettes. »

Les bancs mis en place permettent un petit moment de détente dans une atmosphère conviviale. Crédits photo : R.T.

Une végétalisation du lycée est pour l’heure à l’étude sur le bâtiment D, étant donné que le bâtiment C va être rénové et les façades des bâtiments A et B sont « plutôt jolies ».

Quoiqu’il en soit, Abel et Lucie retiennent beaucoup de positif sur leur année passée à la présidence du Club Environnement. « Cela m’a fait très plaisir. C’étaient de bons après-midis et j’ai découvert pas mal de choses » se réjouit Lucie. « Nous nous réunissons autour d’un idéal commun. J’espère que les arbres plantés seront encore présents après notre départ, le plus longtemps possible. »

Le Club Environnement accueille de nouveaux adhérents avec grand plaisir et reste ouvert à toute proposition.

R.T.