Le mardi 7 et le vendredi 10 janvier, des élèves de 1ère en spécialité HLP ont bravé le mauvais temps pour se rendre à des audiences au tribunal correctionnel de Bordeaux. Pour les deux classes, étudiant les pouvoirs de la parole (notamment dans le cadre judiciaire) depuis le début de l’année, cette sortie leur a permis de se rendre compte des conditions réelles de l’utilisation de ces pouvoirs.
Mais d’abord quelques mots sur le tribunal correctionnel de Bordeaux…
Le tribunal correctionnel de Bordeaux se trouve dans ce qu’on appelle “l’Îlot judiciaire” de Bordeaux. En effet, il est au même endroit que la Cour d’Appel et que l’Ecole Nationale de Magistrature. Le bâtiment a été réalisé par l’architecte Richard Rogers, également auteur du centre Pompidou à Paris. Et justement, l’architecture particulière de ce tribunal est très intéressante à analyser.
En effet, il est bien loin de ces tribunaux aux grandes colonnes imposantes qui vivent dans l’imaginaire collectif.
La façade du tribunal est entièrement vitrée, ce qui reflète en réalité la transparence de la justice. Le hall menant aux salles d’audience est très vaste, montrant la volonté d’ouverture et d’accessibilité du lieu. A l’inverse, les 7 salles d’audience semblables à des ruches ne comportent aucune fenêtre. En effet, les juges ne doivent pas se laisser influencer par l’extérieur. Mais une source de lumière naturelle provient tout de même d’une fenêtre au plafond, ce qui est censé “éclairer” les décisions prises par le tribunal. Les salles d’audience sont aussi relativement petites, peut-être pour exprimer une sorte de confidentialité.
Ce sont les délits (c’est-à-dire les vols, violences, trafics de stupéfiants,…) qui sont jugés dans un tribunal correctionnel, et non les crimes (meurtres, viols,…) qui, eux, sont jugés en cour d’assises. Les audiences sont ouvertes au public, ce qui veut dire que tout le monde peut y assister, même les personnes qui sont étrangères à l’affaire. Et en réalité, plus les faits sont graves, plus la salle d’audience est remplie. Mais pourquoi ? D’où vient cette curiosité pour les histoires sordides, les faits divers? Est-ce une envie de frissons, à la manière des amateurs de films d’horreur ? Est-ce un besoin de se rassurer vis-à-vis de leurs problèmes personnels ? Ou est-ce parce qu’ils ont eu vent de l’affaire dans les journaux, et qu’ils viennent s’assurer que justice a été rendue ?
Ces interrogations poussent à réfléchir sérieusement, à l’impact que les faits divers ont sur les gens…
A la fin de l’audience, les classes ont pu bénéficier de l’intervention d’un avocat, avec lequel elles ont pu échanger sur les débats auxquels elles venaient d’assister. Ces entretiens ont été très appréciés des élèves, qui n’ont pas manqué de poser de nombreuses questions et remarques.
Certains élèves, passionnés par le droit, ont même prévu de revenir pour en voir plus. Nous tenons à remercier, Mmes MONSEIGNE, RAMON et CANER pour rendre ces sorties possibles et faire découvrir un univers complètement différent aux élèves.
L.P.
Sources :
Architecture du tribunal : https://www.idhbb.org/fr-page1.1.tgi.htm et https://fr.wikipedia.org/wiki/Tribunal_judiciaire_de_Bordeaux#Architecture
Crédit photo : flickr.com, Outlandos