Les Jeunes Maraudeurs est une association qui vient en aide aux plus démunis. La crise sanitaire a des répercussions sociales graves, les inégalités se creusant toujours un peu plus. Rencontre avec ceux et celles qui ont choisi d’aider. 

    Vous pouvez les croiser lors de leurs maraudes dans les rues de Pessac ou de Bordeaux.  Les membres de l’association solidaire « Les Jeunes Maraudeurs » se mobilisent depuis 2017 pour venir en aide aux personnes en situation précaire. Ils utilisent notamment les réseaux sociaux, via leurs comptes Instagram (lesjeunesmaraudeurs) et Facebook (@lesjeunesmaraudeurs), pour lancer des appels à la générosité et collecter des vêtements, produits d’hygiène ou nourriture qui seront redistribués à des personnes en situation de précarité  lors de leurs maraudes. 

    Les jeunes, parmi lesquels on peut retrouver beaucoup d’anciens élèves du lycée Pape Clément, souhaitent ainsi alerter et sensibiliser sur la situation difficile des sans-abris ou des réfugiés. Au travers de leurs actions, ils tentent également de faire disparaître l’image souvent péjorative qui leur est  attribuée, et leur tiennent compagnie en rétablissant un lien social dont ils sont privés et qui est pourtant primordial.

Des boîtes solidaires à Noël

    Ainsi, leur dernière maraude en date a été réalisée le 21 décembre, lorsqu’ils ont publié une petite vidéo sur les réseaux sociaux invitant les Pessacais et les Bordelais à leur envoyer des boîtes solidaires qui ont par la suite été offertes comme cadeau de Noël à de nombreux sans-abris. A la suite de cette vidéo et de la parution d’un article à ce propos dans le journal Sud Ouest, les habitants ont répondu présents. Ainsi, Kiara, la présidente des Jeunes Maraudeurs a stocké chez elle près de 150 boîtes, sans compter celles qui ont été redirigées vers les autres membres de l’association et vers les différents points de collecte disponibles. « Ça a vraiment pris de l’ampleur après l’article de Sud Ouest, on a commencé à recevoir des messages d’habitants de Blanquefort qui ont eux aussi voulu participer à la collecte », explique Kiara. Face à l’immense élan de générosité, de nouveaux points de collecte ont dû être créés dans des villes de tout le département (Eysine, Libourne, Gradignan, etc.). Le samedi 19 et le dimanche 20 décembre, une grande maraude a été effectuée auprès des sans-abris ainsi que des réfugiés de Bordeaux Lac. Certains participants à la collecte de boîtes de Noël ont également souhaité que leurs boîtes reviennent à des étudiants particulièrement touchés par la pandémie. « Ces derniers temps, on a reçu des témoignages d’étudiants qui devaient choisir entre payer leur nourriture ou leur connexion Internet pour faire leurs cours en visioconférence », dit Kiara. Dans un même temps, il semble que la crise sanitaire ait permis de développer des formes de solidarité et de faire davantage prendre conscience des situations précaires.

Un avenir incertain

    Les maraudes se poursuivront sur le mois de janvier, car toutes les boîtes n’ont pas encore été livrées. Selon Kiara, « chaque personne a mis du cœur dans ces boîtes ». Ces initiatives solidaires pourraient ainsi contribuer à sensibiliser la population à venir en aide aux personnes vivant dans des conditions précaires et en acceptant notre interview, Kiara a également l’espoir que les jeunes lycéens s’intéressent de nouveau à ce problème sociétal qui prend de plus en plus d’ampleur. Ces boîtes de Noël pourraient ainsi rendre le sourire dans un contexte où la crise sanitaire de la Covid-19 rend les populations précaires encore plus vulnérables. 

SG