Le dimanche 23 février se sont déroulées les élections fédérales allemandes, intervenant dans un contexte très tendu en Europe et dans le monde où l’ascension de l’extrême droite préoccupe. Mais avant de communiquer les résultats…
Un petit point sur le système politique allemand, différent du nôtre
Tout d’abord, le régime allemand est fédéral. En effet, l’Allemagne est composée de plusieurs Länder qui ont chacun leur propre gouvernement et leurs propres lois. A l’inverse, en France, toutes les institutions politiques d’intérêt national sont concentrées à Paris.
Mais l’Allemagne possède tout comme la France, un parlement national, le Bundestag, qui se trouve à Berlin. Les députés du Bundestag sont élus tous les 4 ans, et ce sont eux qui élisent le chancelier fédéral (chef du gouvernement de l’Allemagne), et qui participent également à l’élection du président fédéral. Il s’agit donc d’une démocratie représentative, à l’inverse de la France, où l’on vote directement pour notre président. Mais notez bien la différence entre président et chancelier. Le président fédéral promulgue les lois, signe les traités, peut dissoudre le Bundestag et fait figure de pouvoir neutre, garant des institutions du pays. En réalité, il a un rôle très honorifique (je suis prête à parier que vous ne connaissez pas le nom du président actuel ! Ne vous inquiétez pas, nous sommes beaucoup dans ce cas, il s’agit de Franz-Walter STEINMEIER), alors que le chancelier fédéral est le véritable point central du pouvoir exécutif.
Une situation tendue en Allemagne
Depuis 2021, Olaf SCHOLZ occupe le poste de chancelier succédant ainsi à Angela MERKEL, qui était restée plus de 16 ans au pouvoir, et que les Allemands surnommaient affectueusement Mutti (maman). Malheureusement pour notre chancelier, il ne semble pas bénéficier de la même popularité, comme le témoigne la vague de contestation de la part de la Deutsche Bahn (équivalent de la SNCF) et des agriculteurs en janvier 2024. Une grosse crise politique a également secoué l’Allemagne en novembre dernier, et conduit à la dissolution du Bundestag. Les élections initialement prévues pour septembre 2025 ont donc eu lieu plus tôt. En novembre, O. SCHOLZ a destitué le ministre des finances, également président du FDP (parti libéral-démocrate), pour cause de désaccord. Ce dernier demande alors aux ministres membres de son parti de démissionner, ce qui fait donc que le gouvernement se retrouve sans majorité parlementaire. Le chancelier annonce alors son intention de poser la question de confiance aux députés.Si les députés ne lui accordent pas leur confiance, le Bundestag sera dissous, entraînant de nouvelles élections fédérales, ce qui est le but d’O. SCHOLZ. La réponse négative prévisible des députés a donc conduit à une dissolution du parlement, et à cette nouvelle élection.
Le point sur les partis en tête
Le Bundestag est composé de 630 sièges. La CDU/CSU (conservateurs), menée par F.MERZ, est arrivée en tête, avec 208 sièges. Juste derrière, l’inquiétante AfD (extrême droite), menée par A.WEIDEL remporte 152 sièges, victoire historique pour le parti, et qui semble ravir notre cher président américain : “un grand jour pour l’Allemagne” tweete-t-il sur sa plateforme Truth Social. Le parti d’O.SCHOLZ, le SPD (centre gauche) arrive en 3ème position avec 120 sièges à la déception du chancelier sortant, qui dit “assumer sa responsabilité”. Parmi les sièges récents, 85 sont attribués aux Grünen (centre gauche, écologie) et 64 aux Die Linke (extrême gauche).
F. MERZ, le futur chancelier allemand souhaite la formation d’un gouvernement « aussi vite que possible » afin d’agir face aux défis internationaux du moment.
L.P.
Sources :
ttps://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lections_f%C3%A9d%C3%A9rales_allemandes_de_2025#
Crédit photo : Steffen Prößdorf, CC BY-SA 4.0 (Wikipedia)